Pour faire fortune au Pakistan quand on vient des bas-fonds, il faut avoir le dos large, l’esprit vif et une très bonne étoile. C’est du moins l’avis de Mohsin Ahmid, auteur d’un truculent roman à succès déguisé en manuel de développement personnel.
Etonnants journaux intimes
Slumdog Millionnaire, mode d’emploi
Entretien - Philippe Lejeune
"Une psychanalyse sans psychanalyse"
Le fétichiste du quotidien
Les vêtements d’une épouse qui traînent, une souris qui galope sur le bureau… En consignant chaque soir pendant neuf ans les menus faits et gestes du jour, Samuel Pepys, fonctionnaire zélé de Sa Majesté, homme d’esprit, passionné de musique et amateur du beau sexe, nous a laissé un texte inestimable sur la Londres troublée du XVIIe siècle.
La constance d’un bourgeois allemand
Pendant plus de vingt mille jours, de la Révolution française au printemps des peuples de 1848, Ferdinand Beneke a consigné sa vie sans interruption. Avec la publication du premier tome de son journal, l’Allemagne découvre son diariste le plus assidu sous les traits d’un jeune bourgeois qui se cherche et s’efforce, partagé entre ses convictions démocrates et son travail au service du roi, de devenir un homme dont il puisse être satisfait.
Gentleman Jack
« Un mémorial à moi seule destiné, que je pourrai plus tard relire, quand le Temps aura gelé le cours de mes sentiments. » Le journal d’Anne Lister (surnommée « Gentleman Jack » en raison de son allure masculine) révèlent l’étonnant monde intérieur d’une lesbienne de la gentry anglaise à l’époque de Chateaubriand. Une femme dont la liberté de mœurs s’accordait à un tempérament profondément conservateur.
Chronique d’un homme déchu
La descente aux enfers de Kenneth Tynan, l’auteur de Oh ! Calcutta, qui fut aussi l’un des plus brillants critiques de théâtre britanniques.
Le discret journal d’Amélie
Un journal peut en cacher un autre… Tandis que Benjamin Constant évoque dans le sien, bien connu, ses hésitations à l’endroit d’Amélie Fabri, celle-ci se moque gentiment des avances de « l’homme le plus aimable de France ».
Lady Bovary
Deux ans avant la parution du roman de Flaubert, un énorme scandale agite la Grande-Bretagne et inquiète jusqu’à Darwin. Un bourgeois demande le divorce en brandissant au tribunal le journal intime dans lequel sa femme décrit sa passion pour un médecin de dix ans plus jeune qu’elle.
La vie aux dix-sept millions de mots
Vivant cloîtré en raison de ses infirmités innombrables, un riche bourgeois de Boston, par ailleurs très ordinaire, a écrit jour après jour le roman de sa non-vie, à l’écoute du monde et des personnes, hommes et femmes, souvent jeunes, qu’il faisait venir pour s’occuper de lui et satisfaire ses désirs. Un extraordinaire témoignage sur l’Amérique des années 1940-1960 et la nature humaine.
“La Russie grandit, grandit...”
Au cours du mois qui précède le déclenchement de la Première Guerre mondiale, le secrétaire particulier du chancelier allemand Bethmann Hollweg décrit au jour le jour les dernières tractations diplomatiques avant la conflagration. Obsédé par « les exigences croissantes et la puissance incroyables de la Russie », le chancelier juge déjà inéluctable l’éclatement d’un conflit qui « renversera tout ce qui existe ». Un témoignage exceptionnel.
Le rêve grec d’un esthète allemand
Race, jeunesse, pureté : dans le journal qu’il tient jusqu’en 1918, l’un des hommes les plus cultivés et les plus cosmopolites de son temps, un intellectuel profondément attaché à la civilisation européenne, défend des valeurs qui vont ruiner le continent. Les cahiers du comte Kessler témoignent de la capacité qu’ont les idées les plus toxiques de séduire jusqu’aux plus beaux esprits. Une leçon glaçante.
Au coeur de la révolution culturelle
« Les éléments déjà bien connus seront traités aujourd’hui dans l’après-midi, ce soir et demain matin. Que faire demain après-midi ? Brandir haut le magnifique étendard rouge de la pensée de Mao Zedong… » Le journal d’un fonctionnaire chinois témoigne, paradoxalement, de l’étouffement de l’intime dans la Chine maoïste.
Autoportrait du nazisme et boa constrictor
Longtemps gardé sous clé dans les archives de Moscou, le journal-fleuve de Joseph Goebbels se termine quelques heures avant son suicide. Ce propagandiste hors pair y révèle plus crûment qu’aucun autre les rouages du régime nazi. En homme à la lucidité glaçante, qui se qualifie lui-même de « démagogue de la pire espèce », il dépeint les dirigeants du Reich en « bandits de haut vol » dont le cynisme a changé le monde à jamais
“Je promène mes yeux absent sur la carte de notre pays”
La Tchécoslovaquie vient d’être livrée à Hitler. L’allié français s’est renié. À Prague, une femme raconte l’anxiété générale, la détresse des déplacés qui affluent dans la capitale, mais aussi « la volonté farouche de s’adapter à la réalité » et la couardise de la presse.
La Shoah vue par un enfant
« On a imposé un signe distinctif pour les Juifs, qui est plus ou moins comme ça [dessin d’une étoile à six branches]. » Ainsi commence, en septembre 1941, le journal d’un adolescent juif de Prague, passionné de Jules Verne, déjà romancier et dessinateur en herbe. Il y raconte le quotidien de sa ville occupée par les nazis avec un regard d’enfant, avant d’être déporté.