Plein feu
Liberté
Laura Lieveaux
Katell B. et Gaeïdig Garancher
Artistes et libres !
Cicada
Je suis un parmi un milliard. Je n’ai pas de nom. C’est un grand vide dans ma courte vie que les vers et les racines ne parviennent pas à combler. J’ai grandi au milieu d’une constellation écarlate. Je suis une part de cette constellation accrochée à une voûte granulaire. Aujourd’hui, je l’ai compris. Si je n’existais pas, ça n’aurait fait aucune différence. Des étoiles meurent chaque jour et personne ne les remarque. Je suis le quidam qui vit sous terre.
Être vivant
Où suis-je ? Quel est cet endroit ? J'ouvre les yeux afin d'observer mon environnement. Seule ma tête peut bouger, le reste de mon corps n'en aurait pas la place, puisque quatre cloisons obstruent la moindre possibilité de mouvement. Je comprends alors que je suis dans une boîte.
Evanescence
Liberté, Égalité, Fraternité comme sur les bâtiments des hôtels de ville et sur les frontons des écoles. Ce sont nos droits civiques.
La visite à la tante
Par au moins 38 degrés, nous arrivâmes au village où vivait notre tante Rose. Personne dans les rues, chacun devait se terrer en attendant que la fraîcheur revienne. Tous trois, nous n'étions pas beaux à voir : d'intarissables filets de sueur ruisselaient sur nos visages, nos vêtements - que, prévoyants, nous avions pourtant choisis légers - collaient à nos corps, nous n'avions qu'une envie, que ce supplice s'arrête, qu'enfin nous puissions nous mettre à l'ombre, nous asseoir au frais, et boire, boire sans fin une eau bien fraîche qui seule saurait nous faire oublier cette impression de brûler sur place.
J-H Frapond
Les règles de l'harmonie
Un cœur qui bat en liberté
La nuit était à son plus profond. L’affichage numérique du réveil clignotait. Deux tirets se répétaient comme si l’heure et ses servantes, les minutes, s’étaient éclipsées en ce moment le plus sombre de la nuit. Quelle expérience étonnante que de se réveiller au milieu de la nuit, les yeux grands ouverts, en se disant que le sommeil est parti ! Un sage, dit-on, se faisait réveiller la nuit pour en apprécier le charme silencieux et secret dont nous autres dormeurs ne profitons pas. Et la science bien trop générale et grossière nous parle de cycles auxquels notre sommeil obéirait. Je préfère croire que ce réveil, cette nuit-là, répondait à un appel plus secret et plus troublant.
Le spectacle de l’homme vrai
(A propos de The truman show)
Lars von Trier
JacKques