Anne-Lou Buzot a récemment présenté l’Acte photochimique, une œuvre qui revient sans passéisme sur l’esprit d’invention des pionniers de la photographie.
Biennale de Venise
Anne-Lou Buzot
Wing’s Castle
Dans le domaine de l’art brut, il n’y a pas que des peintres et des sculpteurs, il y a aussi des architectes. Que l’on songe au Palais idéal du Facteur Cheval ou à la Maison de Picassiette. À Millbrook, à 1h30 de New York, dans la vallée de l’Hudson qui vit naître la première École de peinture américaine, on peut non seulement visiter, mais aussi séjourner dans un tel rêve construit en pierres. Frédérique Joseph-Lowery a fait l’expérience, gravi des tours et pénétré l’imaginaire de ce bâtisseur.
Olympiques
Dans l’esprit des jeux antiques, les jeux modernes furent longtemps accompagnés de concours artistiques dont on dit que, faute de bons concurrents, toutes les médailles n’étaient pas décernées… Aujourd’hui, ce sont les Olympiades culturelles qui, à chaque édition des jeux, donnent lieu à quantité d’expositions. Notre choix ne pouvait que se porter sur celles organisées par notre collaborateur Jean-Marc Huitorel : Des exploits, des chefs-d’œuvre aux Frac Sud, Mucem et musée d’art contemporain de Marseille, ainsi que Marathon, la course du messager au musée de La Poste à Paris.
60e Biennale de Venise
Foreigners Everywhere : tel est le titre de la 60e biennale de Venise qui se tient du 20 avril au 24 novembre 2024. Il est emprunté à une série de néons du collectif Claire Fontaine qui ponctuent l’exposition internationale dont le commissariat est assuré par Adriano Pedrosa, directeur artistique du Museu de Arte de São Paulo. Il répond ici aux questions de Massimiliano Gioni. Se présentant comme « une sorte d’outsider de l’histoire de l’art » et un commissaire du « Sud global », son projet entend remettre les marges au centre. Il semble qu’il ait été entendu tant ces enjeux traversent les pavillons nationaux dont une sélection figure dans ce dossier : à commencer par la pavillon français, confié à Julien Creuzet, qui s’est prêté au jeu d’une grande interview avec Bernard Blistène, mais aussi les pavillons états-unien (Jeffrey Gibson), béninois et canadien (Kapwani Kiwanga). Venise, c’est aussi le off, comme l’exposition de Pierre Huyghe à la Punta della Dogana pour laquelle Paul Ardenne a fait le déplacement. Nous reviendrons sur la biennale et les événements parallèles dans notre numéro de juillet-août.
Adriano Pedrosa
Julien Creuzet
À 37 ans aujourd’hui, Julien Creuzet se voit offrir de représenter la France pour la 60e bien- nale de Venise. Né au Blanc-Mesnil et ayant grandi à La Martinique, il vient étudier à l’école des Beaux-Arts de Caen à 20 ans. Il a souhaité que la conférence de presse du pavillon fran- çais ait lieu au Diamant, à proximité de Fort- de-France, manière d’inscrire son histoire et ce qu’il expose dans le contexte de son pays d’origine. Car Creuzet le disait déjà lors de la présentation de ses travaux, au Palais de Tokyo en 2019 : « Avec une exposition, on peut raconter une histoire. […] Je tends à proposer des visions […] un dispositif de circulation… Je décide de comment je veux donner à voir. » De sa première exposition parisienne à la fon- dation Pernod Ricard en 2018, à sa présence à Venise dès ce mois d’avril 2024, l’œuvre de Julien Creuzet s’est imposée dans de nom- breuses institutions privées et publiques en France comme à l’étranger. Plasticien, ci- néaste et vidéaste, performeur et poète, il propose par une diversité de matériaux, d’his- toires, de formes et de gestes, une œuvre foncièrement protéiforme où l’héritage du passé s’entremêle à la réalité du présent. Titre de son exposition vénitienne, pour la- quelle il est accompagné par les commis- saires Céline Kopp et Cindy Sissokho : Attila cataracte ta source aux pieds des pitons verts finira dans la grande mer gouffre bleu nous nous noyâmes dans les larmes marées de la lune.
Jeffrey Gibson
États-Unis
Pierre Huyghe
Punta della Dogana