Boris Mikhaïlov

Dans la démarche de Camille Pradon, l’image – photographie, film ou dessin – ne constitue pas tant un point de vue extérieur sur le monde que la traduction d’un questionnement sur sa nature, où ce qui semble renvoyer à l’extérieur met en lumière ce qui opère à l’intérieur, de façon cachée. Une sélection de photographies a été montrée en septembre dernier à l’occasion de l’ouverture de la galerie Lilia Ben Salah à Paris. Elle y bénéficiera d’une exposition personnelle en juin 2023.

La 15e édition de la Documenta de Cassel (18 juin-25 septembre) aura fait couler beaucoup d’encre, y compris dans les pages d’artpress. Dans l’édito du numéro d’octobre, Jacques Henric dénonçait les caricatures « ouvertement, violemment antisémites » présentes dans l’œuvre People’s Justice du collectif Taring Padi. Ce mois-ci, c’est notre collaborateur Christophe Catsaros qui, après s’être rendu à Cassel, donne son point de vue sur l’événement.

Cet automne, Boris Mikhaïlov, un des photographes majeurs d’Europe de l’Est, est à l’honneur dans une grande rétrospective à la Maison européenne de la photographie (Mep) à Paris : Journal ukrainien (7 septembre 2022-15 janvier 2023, commissariat Laurie Hurwitz). En parallèle, la Collection Pinault expose aussi à la Bourse de Commerce At Dusk (14 octobre 2022-3 janvier 2023), tandis que la galerie SuzanneTarasieve présente également Case History (15 octobre-19 novembre 2022), deux de ses séries emblématiques. Nous avons eu la chance de rencontrer ce photographe ukrainien désormais âgé de 84 ans en compagnie de sa femme et complice Vita. Entretien le long du fil de ses « sandwichs » photographiques qui dépeignent 50 ans de l’histoire complexe de son pays.

Après le Mudam Luxembourg, le projet Al río/To the River de Zoe Leonard investit le Musée d’art moderne de Paris (15 octobre 2022-29 janvier 2023, commissariat Jessica Castex et Olivia Gaultier-Jeanroy). L’Américaine y poursuit la remise en question de ce que nous percevons, et avec elle, s’attaque aux formes persistantes d’oppression, racistes, sexophobes ou homophobes.

Exposition de Cyprien Gaillard présentant des projets inédits ou encore jamais montrés en France, Humpty \ Dumpty se tient simultanément à Lafayette Anticipations et au Palais deTokyo (19 octobre 2022-8 janvier 2023, commissariat Rebecca Lamarche-Vadel). Occasion pour Olivier Schefer de revenir sur les fondements d’une œuvre reposant sur le télescopage temporel, la dialectique et l’analogie.

Sculpteur des figures instables

Romancier et essayiste suisse de langue allemande, Paul Nizon est aujourd’hui considéré comme l’un des écrivains contemporains les plus novateurs. Ses textes témoignent d’une grande attention à la réalité sensible, faisant de la beauté un élément central de sa vie et de son œuvre – souvent mêlées. Dans le Regard ramassé, à travers des essais et des portraits d’artistes, l’auteur dévoile son musée personnel de l’art moderne. Heinz-Norbert Jocks l’a rencontré.

Écrivain et éditeur de presse, Michel Butel était un poète de la vie et de l’engagement.Volumes posthumes, l’Autre Livre (préface Béatrice Leca) et l’Azur (préface Jean-Christophe Bailly), éclairent la pluralité de son œuvre, électrique et inclassable.

Philosophique et métaphysique, les Liens artificiels est une fable de Nathan Devers qui alerte sur notre aliénation au monde virtuel.