Entretien avec Alex Katz

La rencontre avec Alex Katz fait partie de celles que l’on ne peut oublier et qui demeurent des moments artistiques privilégiés. L’artiste à la silhouette longiligne et au regard affûté nous ouvre la porte de son studio. Dans son atelier, au coeur de New York, il travaille en famille, entouré de sa belle-fille, de son fils Vincent, poète, et bien évidemment de sa femme Ada qui demeure sa muse fidèle depuis le début de sa carrière.

Échappant à toute catégorisation, l’art de l’Américain Bruce Nauman marque depuis cinquante ans des générations entières d’artistes. Son art soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses, plaçant le spectateur dans une expérimentation constante de l’espace, des considérations sur l’art et l’état du monde.

Dans un nouvel écrin dévolu à l’art, à Genève, l’« Espace Muraille », niché dans les anciennes fortifications de la ville, Monique Frydman nous immerge dans sa lumineuse poétique de la couleur.

Artiste, agent, marchand d’art, connaisseur et curateur : un homme qui devançait son époque et bâtit, au cours du XVIIIe siècle, l’une des collections de dessins les plus importantes d’Europe, destinée à la nouvelle Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf.

Dans le cadre de la programmation de la capitale européenne de la culture, une grande exposition intitulée Facing Time confronte, à Namur, l’oeuvre noire et érotique de Félicien Rops (1833-1898) à celle, subversive, de l’artiste contemporain belge Jan Fabre. Après s’être mesuré aux peintres flamands du Louvre en 2008, Fabre poursuit son dialogue avec l’un des maîtres dans l’art de déranger et d’explorer les affres du désir.

Observer sa société et espérer son développement grâce à l’expression qu’en donnent les artistes. La Fondation bernoise Kunst Heute a su croire en la valeur de l’art contemporain : elle l’a collectionné trente ans durant ; aujourd’hui elle fait don de cet ensemble d’oeuvres au Kunstmuseum de la capitale suisse.

Avec Willem Speerstra, galeriste engagé, collectionneur et défenseur passionné, décryptons le monde du graffiti et de l’art urbain, deux courants artistiques désormais chez eux dans les galeries, les musées et les salles de vente.

Barcelone accueille enfin son grand temple du design, faisant palpiter un peu plus encore le coeur du 22@, épicentre de son renouveau urbain.

L’oeuvre de l’artiste tessinois est présentée pour la première fois dans une exposition monographique qui réunit plus de cinquante ans de travail. Il a su percevoir dans l’histoire une possibilité de défi permanent à l’identité artistique.

La Fondation Beyeler retrace en une cinquantaine d’oeuvres l’odyssée picturale de l’artiste, des tableaux visionnaires et spirituels bretons aux paysages idylliques polynésiens.

L’oeuvre de cet artiste, illustre en son temps, tomba dans un relatif oubli après la Deuxième Guerre mondiale. Désormais, plusieurs expositions, dont une à Paris, rendent justice à son talent troublant.

« Mon rêve serait de faire des iconostases plutôt que des peintures proprement dites. » Rien ne dit mieux l’ambition du plus important des symbolistes que ce propos rapporté par Joséphin Péladan. L’art, pour Gustave Moreau (1826-1898), a partie liée avec le sacré. Aussi le peintre rêvait-il pour ses tableaux d’un sanctuaire susceptible de les réunir tous. Ce sera la maison de l’artiste, son véritable chef-d’oeuvre.

Connaissez-vous les frères Barraud ? Ou Albert Chavaz, Gustave Jeanneret, Édouard Kaiser, Barthélémy Menn, Edmond de Pury, William Röthlisberger ? Originaires de La Chaux-de-Fonds, de Neuchâtel, de Berne, de Genève, ils ont tous quitté la Suisse, au moins pour un temps, afin de se former au contact des Gleyre, des Vallotton, des Hodler. Ils ont voyagé en Italie, en Grèce, pour chercher la lumière. Ils ont exposé à Paris. Et parfois ils sont revenus au pays.

C’est ainsi que, dans une lettre à Fantin-Latour, envoyée d’Espagne en 1865, Édouard Manet qualifiait Vélasquez, l’une de ses grandes admirations. En effet, comme beaucoup de ses contemporains, Vélasquez n’a retenu l’attention de ses confrères que beaucoup plus tard, mais sa peinture a entretenu avec eux un dialogue fécond au fil des siècles.

Les civilisations et leurs grands textes se rencontrent parfois de manière inattendue. Ainsi, comment imaginer un point commun entre le prince Siddhārtha Gautama (mieux connu sous le nom de Bouddha) et la très catholique Espagne du Siglo de Oro ? Cet événement improbable advint pourtant sous la plume de l’un des plus célèbres dramaturges espagnols de l’époque : Felix Lope de Vega y Carpio (1562-1635). Auteur aussi prolifique que brillant, il accumula, sa vie durant, les oeuvres et les conquêtes amoureuses. Personnage haut en couleurs, tantôt secrétaire de grand seigneur, tantôt marin (en 1588, engagé sur le galion San Juan, il eut la chance de survivre au désastre de l’Invincible Armada), ce futur prêtre (Il le deviendra en 1614) dut affronter plusieurs procès pour concubinage.

Les rites accomplis à Delphes n’étaient pas secrets, ésotériques, contrairement à ceux d’Éleusis, tout aussi célèbres. C’est pourquoi nous en avons des descriptions par les auteurs anciens. Et leur témoignage se trouve corroboré par celui des artistes, qui ont laissé sur le sujet quantité d’illustrations, dont celle présentée ici pour la première fois, probablement la plus complète et circonstanciée qu’on puisse trouver. C’est le chef-d’oeuvre du genre. L’image est empruntée à un lécythe de Grande Grèce, d’une taille inhabituelle, qu’il faut attribuer à Astéas, l’un des rares décorateurs de vase dont nous connaissions le nom et la signature.

Sortir de l’anonymat l’artiste africain, tel est l’ambitieux propos de la grande exposition du quai Branly consacrée aux sculpteurs de Côte d’Ivoire. Le visiteur est ainsi invité à une passionnante étude stylistique, aux antipodes des clichés réducteurs trop souvent accolés aux arts dits « primitifs ».

« L’effet de ces compositions, bonnes ou mauvaises, c’est de vous laisser dans une douce mélancolie. Nous attachons nos regards sur les débris d’un arc de triomphe, d’un portique, d’une pyramide, d’un temple, d’un palais, et nous revenons sur nous-mêmes. Nous anticipons sur les ravages du temps, et notre imagination disperse sur la terre les édifices mêmes que nous habitons. À l’instant, la solitude et le silence règnent autour de nous. Nous restons seuls de toute une génération qui n’est plus ; et voilà la première ligne de la poétique des ruines. » Diderot, Salon de 1767