Au musée comme au jardin

Les trésors de Navarre

par Benoît Macquart

Avant l’avènement d’Henri IV et la fameuse union de la Navarre à la France, le petit royaume pyrénéen se voyait déjà engagé dans une politique de « sociétés mêlées », avec Maures, Juifs, Français et Navarrais de souche, du fait des nombreuses alliances maritales jalonnant son histoire. Et connaissait une vie intellectuelle et artistique dont la richesse n’avait que peu à envier au voisin français. Au château de Pau, un bel éventail des trésors d’alors sont visibles le temps d’une exposition dans leur écrin initial.

Judith Wolfe

par François Jeune

Judith Wolfe, peintre américaine qui vit en Bourgogne, présente cet été au château de Tours une rétrospective de ses peintures de grand format, Éclats polychromes. Se destinant à la danse dans sa jeunesse new-yorkaise, venue en Europe suivre les ateliers intensifs d’Oskar Kokoschka à Salzbourg en 1963, elle a développé une peinture ni figurative, ni abstraite, tout en variations d’une polychromie intense.

Rancillac

par Renaud Faroux

On s’arrête trop souvent au personnage Bernard Rancillac, héros de l’Atelier populaire de Mai 68, artiste provocateur et cynique souriant, initiateur de la Figuration narrative avec son copain Hervé Télémaque. On ne se penche pas toujours sur l’essentiel, à savoir sa peinture. Si on juge qu’un artiste est grand au fait qu’il n’a pas eu qu’une seule idée, une unique période, Rancillac est alors tout simplement un génie ! C’est ce que démontre avec brio la passionnante rétrospective montée à l’Espace Niemeyer par Josette Rasle, conservatrice du musée de la Poste.

Cérès Franco

par Chloé Gonda

La Coopérative de Montolieu est depuis peu dédiée à l’exposition des oeuvres de la collection Cérès Franco. Galeriste prolixe de L’OEil de boeuf, installée en 1972 rue Quincampoix à Paris, elle a su réunir des oeuvres singulières, ouvrant les frontières de la création. C’est l’expression de son regard qui a inspiré L’Internationale des Visionnaires.

Jardins perdus d’Occident

par Emmanuel Daydé

Au commencement du monde était le jardin et il en sera la fin. Tandis que le Grand Palais se livre à un gigantesque herbier des jardins en Europe depuis la Renaissance jusqu’à nos jours et que le musée d’Orsay a des visions du jardin mystique en Amérique du Nord, le Centre Pompidou-Metz poursuit le rêve – ou le cauchemar – du jardin planétaire de demain. À l’heure des jardins partagés, Voltaire n’est plus seul à cultiver le sien.

Wenzel Hablik

par Emmanuel Daydé

S’il est peut-être une découverte absolue de l’exposition Au-delà des étoiles du musée d’Orsay, c’est bien le Tchèque Wenzel Hablik, avec seulement deux toiles, Le Château de cristal en mer, qui date de 1914, et Nuit étoilée, qui remonte à 1909. Face à ces deux visions de jardins cosmiques, on se demande vraiment comment on a pu oublier un tel artiste…

Les milles fleurs de Chaumont-sur-Loire

par Tom Laurent

Rendu au royaume des fleurs après avoir connu les rivalités de la Cour de France puis les fastes de la famille de Broglie, le Domaine de Chaumont-sur-Loire peut désormais s’enorgueillir d’un titre de plus, celui de place d’art contemporain. Depuis 2008 en effet, sa directrice Chantal Colleu-Dumond a introduit installations, sculptures et peintures dans toutes les parties du domaine, du parc au château. Et bat en brèche les vieilles querelles entre les genres pour les faire vivre à l’unisson.

Gilles Clément

par Pascale Lismonde, Tom Laurent

La vie (manifeste) des plantes et des Hommes

Collection Barjeel

par Tom Laurent

Constatant que la modernité arabe reste peu visible dans le monde arabe comme ailleurs, l’émirati Sultan Sooud al-Qassemi s’est investi avec sa fondation Barjeel pour donner au monde une image de cette peinture qui, du Golfe au Maghreb en passant par le Levant, s’est construite dans la négociation entre figure et signe, les revendications identitaires face à la colonisation et les relations étroites aux expressions contemporaines occidentales. En 100 chefs-d’oeuvre ponctionnés au coeur de cette collection, l’exposition de l’Institut du monde arabe en montre un panorama. Et démontre notamment que les artistes du monde arabe n’ont pas attendu l’âge contemporain pour se préoccuper de politique.

Pissarro

par Pascal Bonafoux

« Pissarro est mort au travail, à l’âge de soixante-treize ans, le 12 novembre 1903. Chacun le regrette ; il ne semble pas avoir eu d’ennemis. Il a vécu une vie simple et retirée au milieu des siens et de ses amis, sans auréole, un travailleur comme tous les grands de la génération dont il était le patriarche. Ce n’est pas un grand artiste que nous perdons, c’est un pan de notre histoire, de notre art, qu’il emporte avec lui dans la tombe. » Ces lignes ont été écrites par le critique d’art allemand Julius Meier-Graefe en 1904. Il est temps, un peu plus de cent-dix ans plus tard, que l’on prenne conscience de l’importance de celui qui fut, selon Cézanne, « l’humble et colossal Pissarro ».

La collection Horvitz

par Vincent Quéau

Du grand, Jouvenet en tête, mais aussi des autres, mineurs, portraits de Largillière ou natures mortes d’Houdon, voilà tous les délices de notre XVIIIe siècle amoureusement réunis dans une collection américaine, celle de Jeffrey E. Horvitz qui nous prête, un temps, notre mémoire toujours plus lointaine.

Touhami Ennadre

par Pascal Amel

Le noir est l'autre nom de la lumière

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