J'arrivai à Tzintzuntzan à la tombée de la nuit et le reconnus à peine. Ç'avait toujours été un village misérable malgré ses grandeurs passées, mais là il était devenu parfaitement affreux : décrépi, il grouillait de vendeurs ambulants aux babioles identiques d’un lieu à l’autre et de disques piratés assourdissants ; un autre empire de l’architecture post troisième guerre mondiale dont la planète est riche : des petites maisons d’un seul bloc aux structures jetées pour un troisième étage qui n’arriverait jamais, surmontées de réservoirs d'eau comme des tours de guet aveugles.
Cycles et répétitions
Michoacán
Rhétoriques anonymes
La culture me paraissait une compensation nécessaire liée au malheur de nos vies Michel Houellebecq - Plateforme
Ricardo Piglia
Interview
Everybody’s gotta learn sometime
Un train new-yorkais vide et bringuebalant. Un homme dessine le wagon quasi désert et la jeune femme au sweater orange et cheveux bleus qui est assise quelques sièges plus loin. Elle l’aborde, s’approche, à l’aise. Elle croit le reconnaître. Elle l’a vu sûrement au magasin où elle travaille, dit-elle. Il ne croit pas, il s’en rappellerait. Elle parle de ses couleurs de cheveux, rêve du boulot qui consisterait à nommer ces teintures... Il doute de l’existence d’un tel job. Il est un peu gauche, sous son bonnet gris, timide, désarçonné par le rythme qu’elle impose. Elle le coupe catégorique : « Someone’s got that job » puis boude. Elle le relance et le renvoie valser. Elle ironise.
Champs de Ville
- Alexia - Le Jardin obscène de la beauté - La folie d’un aveugle à l’intérieur du tableau - La fente dans une chemise défaite
David Jurado
Il n’y a pas d’animaux grégaires au crépuscule des décapités il y a un corps intempestif entre l’abîme et la famille tomber au désert en attendant que l’oubli se charge d’abandonner le troupeau
Mariela Griffor
- Prologue - Prospective - Quitte, si tu es triste - Santiago oublié (pour Fabiola)
Joan de la Vega
Sara Herrera Peralta
Ma soeur est partie en Argentine et n’en est plus revenue. Mes frères ont choisi la France.
Pauli Apostoli
Du langage amoureux des oiseaux (à deux petits quetzals jamais identifiés par l'ornithologie)
Pilar Adon
Leçons d'évasion
Angélica Liddell - Extraits de La Maison de la force
Textes d’amour à un bonhomme en pâte à modeler
Tes yeux dans une ville grise
À Lima le panorama change à chaque rue. La ville est grise. Mais ses contrastes sont sauvages. Sa mer a des falaises. Ce sont deux beaux mots, rythmés. Il faut pourtant souligner un détail : Lima a son propre mur de Berlin. Il ne sépare ni des opinions, ni des religions, ni des choix politiques. Les gens le regardent et ne font pas de commentaires. On n'en parle pas. Je n'ai jamais rien lu à son sujet. On dirait qu'il est là et qu'il n'y est pas. Son acceptation est tacite. C’est une cicatrice ; ce mur long de plusieurs kilomètres situé au sommet des collines de Las Casuarinas.