Prisons - Un pied dedans, un pied dehors

"Nous devons être un peu plus courageux"

En Belgique, les catcheurs sont pour la plupart semi- professionnels. S’ils rêvent de gloire, la réalité, en revanche, est tout autre. Entre spectacle et sport intensif, dramaturgie chorégraphiée et improvisation théâtrale, le catch belge tente de trouver ses marques et son public. Un public souvent clairsemé, une maigre promotion, peu de relais dans les médias et autant de fédérations que de clubs. Couvés par leur entraîneur et poussés à donner le meilleur d’eux-mêmes, les cat- cheuses et les catcheurs de la BCWF n’imagineraient pourtant pas une seconde faire autre chose.

La science, héritière des Lumières, réactualise sans cesse d’anciennes interrogations métaphysiques : d’où venons- nous ? Comment le monde qui nous entoure est-il apparu ? Elle s’approche aujourd’hui de plus en plus du Big Bang, nous découvre de nouveaux ancêtres, repousse sans cesse les limites de notre univers. Telle qu’enseignée en Fédération Wallonie-Bruxelles, elle rejette tout précepte philo- sophique. Elle repose sur un pacte tacite qui, depuis le XVIIIe siècle, la sépare clairement de la religion. Mais l’école existe au cœur d’une société où quelques-uns refusent cette séparation et entendent répondre à la question des origines par le seul prisme religieux. Quand la question d’une intel- ligence supérieure à l’œuvre s’invite dans le débat.

En 1978, deux jeunes Belges, agressées quatre ans plus tôt, remportaient aux assises d’Aix un procès qui allait changer la loi sur le viol. En 2011, une jeune fille de 18 ans pousse la porte d’un commissariat bruxellois pour dénoncer l’agression sexuelle qu’elle vient de subir. La police ne la croit pas.

Les couleurs qui lavent plus blanc?

Depuis l’arrivée des Blancs en Amérique du Sud, l’or y a fait couler bien des larmes et du sang. À Cajamarca, dans le nord du Pérou, l’histoire se répète : le pillage de tout ce qui brille, les fausses promesses et la douleur des peuples sont de tous les siècles. Le dernier avatar, le nouveau ferment de discorde, a pour nom Conga, un projet d’extension de la plus grande mine d’or des Amériques.

Une fourchette aidant à maigrir. Un lit capable de calmer des orages conjugaux. Un bracelet intelligent mesurant l’activité physique, le sommeil et l’alimentation. D’ici 2020, les objets tri- viaux du quotidien, intimement enlacés au web, épieront nos vies. Quatre gadgets par tête de pipe sont prévus à cette échéance. Le phénomène, baptisé « Internet des objets », cimentera la prise du net avec la réalité. C’est que la faim insatiable d’infor- mations de la toile se lasse déjà des réseaux sociaux. Peu importe que la vie privée se fissure, Google a investi plusieurs milliards d’euros dans ce secteur cette année et le tsunami ainsi engendré devrait s’écraser très bientôt. D’autant que l’Internet des objets joue au sauveur en matière de soins de santé. Avec, déjà, des effets collatéraux inattendus aux airs de religion numérique chez les pratiquants du Quantified Self.

C’était un rendez-vous comme on en voit au cinéma. Alignés sur le bord de la route longeant le bois de La Houssière, Serge, Patrick et Denis avaient regardé la voiture des Italiens ralentir à leur hauteur. Sans un mot, mains dans la poche, le grand Serge leur avait fait signe de se positionner près de la Golf noire. Ce 31 juillet 1993, le plus habile des conduc- teurs déciderait si l’attaque pour laquelle ils s’entraînaient depuis plusieurs semaines concernerait plutôt un bureau de poste (choix des Italiens) ou plutôt une armurerie (choix de Serge et de sa bande). La question ayant déjà été débattue pendant des heures et des heures, les protagonistes avaient finalement décidé de s’en remettre au hasard. Ailleurs, on aurait tiré à la courte paille. Ici, on faisait la course.

Elle s’occupe du bétail, il conduit le tracteur. Ou l’inverse. Ils distribuent des vélos aussi, en Roumanie. Ceux que les Belges n’utilisent plus. Une idée un peu folle, quoique : le couple d’agriculteurs en a déjà récupéré une centaine depuis leur ferme namuroise. La générosité au quotidien.

Portfolio

Au milieu du XVIIe siècle, en Russie, un certain nombre de fidèles refusent de suivre les évolutions en cours dans l’Église orthodoxe. C’est le « raskol », schisme des vieux-croyants. Exilées ou évadées du goulag, quelques communautés survivent dans l’un des derniers écrins naturels de l’Europe, aux confins orientaux de la Pologne. Installées depuis des décennies dans ces bourgades, où elles ont vécu repliées sur leurs traditions, des familles conti- nuent à pratiquer la « Vieille Foi ». Immersion chez ces « amish » de l’Est, dont les anciennes icônes et livres liturgiques – considérés comme un trésor pour les historiens – sont en proie aux pillages et au commerce clandestin.

L’ONU, personne ne l’haine. Même dans les pires moments de crise, quand les gouver- nements des États qui en sont les acteurs sont moches et corruptibles, quand le Conseil de sécurité procrastine et qu’il faut étouffer les comportements embarrassants des Casques bleus, l’ONU demeure toujours l’ONU, prestigieuse, universelle, légitime, première assemblée mondiale de l’histoire, gardienne de la paix avant tout.

En Belgique, 2 000 personnes sont actuellement placées sous surveillance électronique. Certains sortent de prison, d’autres n’y ont jamais mis les pieds. Com- ment vivent-ils avec un bracelet à la patte, geôliers d’eux-mêmes, enfermés dans un univers fictif à l’in- térieur de leur habitation ? Comment les personnes qui sont censées les surveiller perçoivent-elles leur métier ? Sont-ils des surveillants de prison ou des téléopérateurs ? Ou un peu des deux à la fois ?

Anne, Michel, Véronique et Axel ont choisi de passer du temps derrière les barreaux, d’y consacrer une part de leur vie et de s’impliquer dans celles des détenus. Ceux-là mêmes que la société a bannis pour un temps ou pour longtemps et dont le sort ne fait pas partie des priorités. Ce n’est pas un job comme les autres que ces travailleurs de l’ombre ont décidé de mener et même si, pudiquement, ils n’en parlent pas en ces termes, il s’agit bien d’un engagement. Chacun, dans son domaine, tente d’apporter un peu de bien-être et d’humanité, et parfois même les droits les plus élémentaires, dans un univers qui en est bien trop souvent dépourvu.

Prendre soin du détenu, telle est la philosophie des prisons dites « ouvertes » de Scandinavie. Plages au bord d’un lac, télés à écran plat, fenêtres avec vue sur la forêt : à Halden (Norvège) comme à Asptuna (Suède), les conditions de détention offrent le confort d’une vie presque normale et préparent les prisonniers à leur retour dans la société libre. Si ces établissements coûtent très cher, les autorités sont convaincues qu’il s’agit là d’un investissement à long terme. Bienvenue dans ce que les Scandinaves appellent « les meilleures prisons du monde » !