Tout commence avec ces strings coquins dans les vitrines des boutiques de lingerie sexy du Caire. Elles sont nombreuses dans la capitale égyptienne. Quelques jours plus tard, nous sommes assis dans la salle d’attente de la première sexologue du monde arabe. Quand l’Égypte nous parle de ses dessous.
Les marginaux
Dieu, sexe et dentelle
Monk & The Inked Project
C’est à l’occasion d’une virée au soleil de Californie que Monk, artiste belge, troque le traditionnel carnet de voyage contre une planche de skateboard en bambou. Il y grave un visage et l’habille de tatouages. Lui vient ainsi l’idée de demander à de « vrais » tatoueurs d’inventer des univers pour ses créations sur papier. En quelques mois, l’initiative a suscité un engouement international. Rencontre avec Monk, rassembleur de talents, et San, tatoueuse à mille lieues des clichés. 
L’obsolescence programmée : bientôt obsolète ?
Dans un monde fantasmé, aux ressources illimitées, l’obsolescence programmée s’est peu à peu imposée. Comme si ce modèle-là était soutenable. Mais la raréfaction des matières premières, l’envolée de leurs prix et la coûteuse gestion des déchets font prendre conscience au monde économique des limites du système. Les ressources doivent désormais s’utiliser de manière parcimonieuse pour alléger la structure des coûts et anticiper les risques d’approvisionnement. Quand les principes de réalité rattrapent enfin les délires de croissance.
Bruxelles by night
Sous ses allures bourgeoises et rangées, Bruxelles ne dort jamais. À l’heure où le soleil se couche, les fonctionnaires européens désertent leurs quartiers laborieux à la recherche d’un bar accueillant. Les touristes se concentrent au centre-ville. Ils poussent les portes des restaurants les plus convenus. Ailleurs, la ville bruisse de ses habitants. D’heure en heure, la capitale se dévoile lentement. Un petit peuple de la nuit se met en marche. Avec ses codes, ses coutumes et ses regards. Bruxelles à contre-jour. Bruxelles à contretemps...
J’haine la pub
Tout le monde déteste la pub. Personne n’aime voir la tronche de Daniel Craig (au mieux) ou de Jean-Michel Zecca (au pire) vendre les ineffables qualités d’une marque de lunettes brun caca, au moment précis où Horatio Caine va mettre la main sur la trace de doigt coupable. Sans rire. Essayez de trouver un clampin, un seul pingouin bouffeur de séries américaines et de Closer au contenu aussi maigre qu’un cul de mannequin, un seul compatriote normalement constitué qui se dira favorable à l’interruption de son programme préféré par un écran publicitaire rassemblant non pas 5, non pas 10, mais bien 20 spots. 20 mini-métrages consécutifs prônant d’une voix suave et horriblement artificielle les bienfaits de toutes ces « choses » pour lesquelles on ouvre des magasins, même la nuit. L’oiseau n’existe pas. Tout du moins, je ne l’ai pas encore rencontré.
Anthropologie du quotidien, sur le fil
« Sire, il n’y a pas de Belges, mais des Wallons et des Flamands », écrivait Jules Destrée au roi Albert Ier, il y a cent ans. À l’heure où le nationalisme flamand semble plus conquérant et efficace que jamais, la Belgique offre un peu facilement une image de division. Mais qu’en est-il concrètement, sur le terrain, quand on regarde par le petit bout de la lorgnette ? Qu’est-ce qui sépare réellement les Wallons des Flamands ? Et qu’en pensent les principaux intéressés, ceux qui vivent sur la ligne de friction entre ces deux plaques tecto- niques culturelles, ou qui l’ont traversée ? Reportage autour de ce que certains fantasment déjà comme une frontière.
Murat Kaplan
Le passe-muraille
Réflexions en Mittal mineur
Ils s’appellent José, Franck, Jonathan et Frédéric. Quand je les rencontre en octobre 2012, ils font partie des trois mille paires de bras directement menacées de perdre leur emploi avec l’annonce de la fermeture de la phase à chaud par ArcelorMittal. La situation traîne alors depuis plus d’un an. Début 2013, Mittal ne leur fait pas de cadeau en annonçant la suppression de quelque 1300 emplois pour la phase à froid, leur volant ainsi leurs derniers espoirs. Depuis, ils naviguent à vue. Moins à la recherche d’un avenir pour l’acier, que d’un avenir tout court.
Albert, bûcheron à Tintange
Albert est forestier et élève des moutons avec Martine, sa femme. Albert est aussi bûcheron, élague les plantations d’épicéas, de douglas, taille les haies, éclaircit les futaies, abat les arbres foudroyés. Il fournit du bois de chauffe aux habitants de la région, mais aussi aux vacanciers et à quelques citadins. Leur élevage de moutons alimente la filière bio de plus en plus appréciée dans nos grandes surfaces et approvisionne aussi les communautés musulmanes au moment de l’Aïd El Kebir. Ces images témoignent de leur travail quotidien.
Les marchands de sommeil
En toute impunité ?
Petite misère, rue du Pélican
Derrière des façades sans histoires apparentes se déroulent des drames humains, essen- tiellement dus à l’esprit de lucre de quelques-uns et à la fragilité existentielle de beau- coup d’autres. Des situations inadmissibles qui ont pourtant du mal à être éradiquées. Par manque de volonté ? Pour preuve, l’épopée de l’immeuble situé rue du Pélican. Avec en toile de fond, l’exploitation de la misère humaine.
Topinambours en politique
Qu’auraient donc en commun un ministre, un parlementaire et un radis, une courgette ou un plant de topinambour, pour que nous les sur- prenions un matin à réfléchir ensemble ? Ben nous, justement. Vous et moi. Les citoyens. Qui, plus ou moins consciemment, librement, avec joie ou amertume, plaisir ou frustrations, dépendons les uns des autres. Dépendons, je dis bien. Car électeurs pour les édiles, ache- teurs pour les échalotes, nous sommes sou- mis aux ambitions électorales ou mercantiles d’hommes et de végétaux dont l’ambition prioritaire, construite ou naturelle, est de pousser plus que de nous faire grandir. En santé comme en démocratie.
Portraits de Gaza, paroles de là-bas
J’ai rencontré Gaza par une valise. Quatre valises pour être précis. Celles d’un homme, quarantenaire, malingre et fati- gué. Nous sommes au point de passage d’Erez, unique entrée dans la bande de Gaza, parcours du combattant pour atteindre les taxis en attente côté palestinien. L’homme est seul et tente de porter ses quatre valises. Une fois la douane israélienne franchie, il devra marcher plus d’un kilomètre dans un couloir sinistre à ciel ouvert, entre deux murs de béton armé, hauts de huit mètres. Puis il traversera péniblement un no man’s land fait de pierres et de ferrailles, vestiges d’habitations rasées pour créer ce point de passage. L’homme rentre chez lui avec ses valises pleines de produits de première nécessité : chaus- sures, savons, boîtes de conserve, vêtements pour son épouse et ses enfants. À peine entré dans la bande de terre tant fan- tasmée, déjà la prose de Mahmoud Darwich me hante. « Mon pays est une valise », me répète inlassablement la voix mono- corde du poète. L’homme exténué me regarde timidement. Il sourit. Gaza me colonisera par ses regards : ma Palestine est un album de famille.
Gaz opera
Exploitera ? N’exploitera pas ? L’intrigue du gaz de schiste n’a pas fini de maintenir le vieux continent en haleine. S’agissant de la facture électrique de nos économies en crise, les passions sont déchaînées. Les États pro-schiste seront-ils les vedettes du marché commun de l’énergie de demain ? Suspense, suspense.
Jeunesse chinoise cherche ses rêves
La Chine se développe à une vitesse inouïe. Offre-t-elle à ses jeunes les opportunités que ses 8 % de croissance annuelle peuvent laisser présager ? Ce serait négliger la complexité sociale, politique et géographique d’un pays surpeuplé par 1,4 milliard d’habitants qui s’affrontent dès le plus jeune âge pour se faire une place dans le « Miracle chinois ».